Ma petite rue

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Une rue simple, tortueuse presque un chemin, pas encore une allée

Des arbres d’ornement en palissade.

Le jour en ombres mouvantes et éburnées

Les plots le long des entrées de garage, le bruissement de la porte électrique, vrombissements des 6 cylindres en ligne, glissade de berline presque 4×4.

Derrière le mur uniforme, point de rires, point d’aboiement,

briques rouges, briques claires, joints harmonieux

juste quelques ronflements équins, quelques vibrations terrestres de galops en ruades.

Dans le bruissement des feuilles, le sifflements du merle, la fuite d’une perdrix, les bonds anguleux, fuyants d’un garenne.

Là, sur l’allée, les traces du chevreuil et de sa harde, les pas plus proches du sanglier.

Soudain, le petit cri de la renarde aux renardeaux.

Le rhododendron et sa livrée mauve tombante désormais, le chèvrefeuille jaunis aux milles odeurs surannées, la clématite bleue avachie sous le poids de sa xième floraison, les pots gris à la terrasse en pierres de taille

déjà la porte d’entrée, ding dong, le carillon winchester, juste à temps, fssssssssssssssssssssss l’arrosage automatique sur les carrés verts de green…..

A peine ouverte, silhouette frêle sous le vent

Porte grise à nouveau à la poignée lourde du lion de laiton

Calme, repos, quiétude, un monde de paix sur ses habitants, nature conquise, respect, entente des êtres pour ce paradis non imaginaire …..pour combien de temps encore

déjà la jeep verte au claquement de portes

déjà les hommes kaki

déjà les chiens de traqueurs

les rires, l’hypothétique tableau

la mort en guise de trophées

gibecière à la ceinture

fusils et cartouchières

déjà le rond et la trompe retentissante

déjà un coup de feu

Triste jour que ce jour d’octobre

octobre rouge au milieu des champs, des mais, mas et autres gentilhommières

De retour, l’automne au cortège de chasse …..