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Consigne : Une ville imaginaire
20min
Je vous propose de décrire de manière objective une ville imaginaire. Vous ne devrez en aucun cas l’idéaliser ou au contraire en dresser une critique trop négative.
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Ville
Entrer dans la ville n’était pas des plus compliqué, passé le pont levis baptisé « la dernière porte », la ville derrière ses remparts, posés au milieu de nulle part, au plutôt au milieu de l’océan sablonneux se présentait comme une ultime forteresse.
La chaleur cinglante des tempêtes brulait tout et dès passé le premier mur, régnait ici la douceur d’une oasis.
Accueilli par les arbres et leurs bruissements, l’étranger ne pouvait rester insensible à l’ombre, aux chants de quelques oiseaux.
Le bruit des pas raisonnaient sur le pavé, la lumière tamisée, tout pouvait prêter à la quiétude.
Cependant ce qui désarmait, c’était non l’absence de noms de rues, l’absence de plan trouvable dans le commerce ou la localisation de la ville sur la moindre carte…..mais le vide, l’ascétisme qui y régnait.
Les maisons proprettes, et bien entretenues, aux volets clos protégeant de la alumière et de la chaleur, les peintures fraiches, les trottoirs colorés de mosaïques..tout laissait croire à une organisation communale digne de ce nom et dont beaucoup de villes pouvaient rêver…..
Levant la tête, cherchant désespérément désormais une fenêtre ouverte, une ombre d’un humain, la jupe d’une femme ou le cri d’un enfant, le pas d’un vieux chien, le voyageur égaré ne trouvait que similitude, petit trapèze bleu du ciel qui se découpait inlassablement sur les toits, et se mettait à tourner, tourner, tourner……
Alors arrivées les premières pensées concrètes pour se repérer, un minaret? Un clocher ? Un quelconque temple indiquant une quelconque place pour une quelconque religion ? car c’est bien ce là qui différencie l’homme, donc si la ville est humaine, bien sur il y aura une quelconque religion….
Mais rien, les rues s’enchainaient sans place et aux carrefours quelconques.
Ville posée tel un paquebot sur la dune, elle paraissait désormais sans fin…..sans eau….sans vie…..
Construites sur le mode du labyrinthe, à la tombée du jour, des ombres rougissantes transformaient les trouées de rues en tentacules d’où montait une brume mouvante, prégnante aux mollets, se divisant, s’écartant, s’enroulant d’abord avec la douceur de l’air frais tant convoité, picotait en une chaine fine, devenait menotte et se refermait enfin…..
Chahutant le voyageur, le poussant alors, le retenant sur un mur dur et aqueux, la nuit entrait dans la ville, le ciel n’était pas noir, non, le ciel éblouissait et arrivaient à pas trainants, mort-dorés, les habitants de Sodom et Gomorrhe.
Ici les vieillards enguenillés, courbés, abrutis aux cheveux hirsutes…….
Là, les femmes rieuses, et quelques jeunes freluquets ivres….
Le voyageur était alors contraint de choisir son camp, celui de la vieillesse éternelle dans la foi dépassée des anciens, ou la jeunesse de l’euphorie dans la prison infernale du non retour aux monde connu…..
Crédit photo : elcarito-cijvh5lLhoQ-unsplash